VIE ET SANTÉ – OCTOBRE 2002

Les patineurs olympiques médaillés d’or David Pelletier et Jamie Salé jouissent sans conteste d’une renommée mondiale depuis février 2002. Malgré leur statut de vedettes, peu de gens, encore aujourd’hui, savent que durant un an ils ont fréquenté le Centre Pilates de Montréal, question de maintenir leur souplesse, leur fluidité et de garder la forme.

PAR ROLLANDE PARENT

Pilates, une cure de jeunesse

L’âme dirigeante de ce centre, Ann McMillan, se fait d’ailleurs plutôt discrète sur ces deux ex- abonnés devenus célèbres. Elle préfère tabler sur d’autres éléments pour convaincre les uns et les autres des bienfaits à tirer de la méthode Pilates (il faut prononcer le s) mise au point par un infirmier allemand du nom de Pilates, à compter de la Première Guerre. La méthode comporte des exercices au sol et d’autres sur des appareils munis de ressorts ayant la pro-priété d’offrir de la résistance ou de l’assistance pour la réalisation des mouvements.

Lors de notre visite au centre, nous avons pu observer que les divers mouvements dévelop-pant le tonus musculaire se font en douceur, avec un bon contrôle de la respiration et beau-coup de concentration. À répétition, se font les abdominaux, les étirements, couché sur le dos, le ventre ou le côté, à quatre pattes ou assis. «Il faut apprendre à maintenir la colonne très longue, à garder les épaules en place et à bien respirer. Tous les petits muscles de la posture travaillent. Beaucoup d’attention est portée sur la façon d’exécuter le mouvement», explique Mme McMillan.

A peu près 30 pour cent des gens qui fréquentent ce centre y sont venus pour guérir une blessure ou encore se défaire de maux de dos chroniques, souvent dus à une faiblesse des abdominaux. Forte de ses dix ans d’expérience, Mme McMillan sait qu’elle peut aider énormément les gens atteints d’arthrite, d’arthrose, d’ostéoporose ou encore de fibromyalgie. De même, ceux qui lui arrivent avec des tensions dans la nuque en rai-son de leur travail devant l’ordinateur obtiennent un soulagement après très peu de temps, assure- t-elle. «Il s’agit souvent d’un problème de respi-ration. Il faut décoincer le muscle du diaphragme», de dire Mme McMillan.

Pour sa part, c’est après s’être infligé une blessure à la hanche, en faisant de la danse moderne à New York, qu’elle en est venue à adopter la méthode Pilates.« J’ai essayé ça et j’ai eu la piqûre. J’ai ouvert un studio à Montréal en 1992 et j’ai commencé une maîtrise à l’Université de Montréal pour mesurer les bien-faits de la méthode Pilates. Ce qu’elle a démontré. «Au temple des abdominaux» d’Ann McMillan, des cours privés, semi-privés ou en groupes sont disponibles. Sa cliente la plus âgée a 72 ans et le quart de sa clientèle est constitué d’hommes, dont un bon nombre de golfeurs.

C’est le cas de Daniel Vaillancourt, homme d’affaires dans la cinquantaine qui fréquente le Centre Pilates de Montréal à raison d’une fois par semaine pour améliorer sa flexibilité, sa concentration et avoir un meilleur contrôle de ses mouvements. «Auparavant je faisais des activités physiques pour me tenir en forme de sorte que je me blessais souvent. J’ai réalisé qu’avec l’âge il faut se préparer si on veut devenir performant dans une activité, y trouver du plaisir et ne pas ressentir de douleur le lendemain », a-t-il confié.

Pour sa part, Thérèse Desrosiers s’est tournée vers la méthode Pilates, il y a quatre ans, quand un spécialiste lui a dit qu’elle devait renoncer à sa passion, la danse sociale, en raison d’une blessure à une jambe. Incapable de s’y résigner, elle a pris des cours de Pilates, à New York et à Chicago. Ce qui l’a conduite à enseigner la méthode Pilates, ce qu’elle fait depuis un an chez Esprit sport et réhabilitation, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. « Quand on a une blessure, on cherche et on trouve une méthode pour s’en sortir», a fait valoir Mme Desrosiers.

Pour Thérèse Cadrin-Petit, danseuse classique, le parcours a été sensiblement le même. Pour guérir une blessure, elle a adopté la gymnastique sur table Penchenat, une technique apparentée à la méthode Pilates. Elle a ouvert à Montréal deux centres de gymnastique sur table, où elle enseigne toujours. D’autres écoles à travers le Québec proposent la gymnastique sur table de Mme Cadrin-Petit.

Comme Mmes McMillan et Desrosiers, Mme Cadrin-Petit insiste sur l’importance d’une bonne posture, d’une bonne respiration, de la souplesse, la force et la précision des mouvements.