7 JOURS

Perfectionniste sur tous les plans, Dorothée Berryman a toujours eu la curiosité d’aller plus loin. Depuis six ans, afin de s’offrir un corps sain dans un esprit sain, elle s’entraîne d’une façon bien originale…

Dorothée Berryman a toujours eu des fourmis dans les jambes. À peine adolescente, la comé-dienne avait déjà envie de s’immiscer dans le monde des adultes. Dorothée, une femme indépendante, s’engage activement dans tout ce qu’elle entreprend et s’impose une discipline constante. Sa dernière trouvaille: la technique Joseph Pilates, un programme de mise en forme qui remettra de l’ordre dans sa vie, dit-elle_ Voici un entretien avec une person¬ne aimable et passionnée.

Dorothée, depuis combien de temps êtes-vous une adepte de la technique Pilates?

Je l’ai découverte en 1990. C’est Ann McMillan, une spécialiste dans le domaine, qui est mon entraîneuse. Elle était danseuse professionnelle à New York, jusqu’à ce qu’elle se blesse durant le travail et découvre elle-même cette technique. Elle l’enseigne à Montréal depuis ce temps.

Qu’est-ce que la technique Pilates?

Elle porte le nom de son inventeur, Joseph Pilates, un Allemand qui a émigré aux États- Unis au début du siècle. Ann McMillan utili¬se une bonne image pour la décrire: il s’agit d’une combinaison d’exercices empruntés au Nautilus et au yoga, ou, si vous voulez, un mélange de force et de souplesse. Ce sont d’abord les danseurs de ballet qui l’ont adoptée, puis elle s’est répandue. Aujour-d’hui, certains joueurs de football s’entraî-nent avec le Pilates. On s’en sert aussi en physiothérapie et en médecine sportive. Tout le monde peut y trouver son compte. l’ai adopté cette technique pour améliorer ma condition physique, mais d’autres l’ont fait pour des raisons thérapeutiques. Avec le temps, les adeptes du Pilates rééquilibrent leur musculature en acti-vant des musculature qu’ils n’utilisaient pas aupa-ravant. ils apprennent également à respi¬rer On peut se faire faire un programme d’entraînement personnalisé ou suivre des cours, en groupe, où l’on fait des exercices au sol. Et il existe une cassette vidéo d’exercices Pilates à faire au sol sans appareil. Certains exercices de routine peuvent être effectués sans la supervision d’un entraî¬neur à condition de bien maîtriser la technique.

Comment avez-vous découvert cette méthode?

Lorsque j’ai obtenu la bourse de ressourcement décernée par le gouvernement du Québec, je suis allée à New York pen¬dant six mois. Mon ostéo¬pathe et amie, Françoise Desrosiers, savait que je cherchais une ac¬tivité physique à pra-tiquer. Elle m’a donc recommandé la techni¬que Pilates, que Kathy Grant enseignait à la New York University. Une fois revenue à
Montréal, c’est avec bonheur que j’ai appris qu’Ann McMillan venait tout juste d’ouvrir une école, la première ici, le centre Pilates de Montréal. Ann et Hélène Grondin, qui y enseigne également sont d’excellents professeurs.

Comment vous sentez-vous physiquement et psychologiquement, aujourd’hui?

Beaucoup plus souple et plus forte qu’avant. Je sens que j’habite mon corps, et c’est une sensation très agréable. Je me sens davantage en harmonie et en paix avec moi-même Par le fait même, je suis plus sensible et plus près des autres, tout simplement parce le me sens de mieux en mieux dans ma peau.

La technique Pilates est donc une bénédiction pour vous?

Oh oui! Elle l’est tellement même que j’estime qu’on devrait l’enseigner dans les écoles primaires et secondaires. J’ai l’impression qu’elle prépare à tout, tant sur le plan mental que sur le plan physique Si j’avais des enfants, je souhaiterais qu’ils l’adoptent.

Vous aimez beaucoup les enfants?

Oui, car ils sont très curieux Il ne faut pas freiner cette qualité qui leur est propre C’est grâce à elle que l’on garde une bonne part d’enfance et que l’on ne fait pas de la vie un drame perpétuel.

Considérez-vous que tel est votre cas?

J’ai du moins le désir profond que cet aspect de ma personnalité dirige ma vie Le côté en¬fant en nous est une vitalité, une pureté et une vérité.

Comment agissaient vos parents avec vous?

Ils me surprotégeaient Pour eux il importait que je sois totalement hors de danger, en tou¬te sécurité. Aujourd’hui encore, ma mère dit que j’en voulais toujours plus. Lorsqu’elle me permettait d’aller jouer sur la galerie, par exemple, je voulais me rendre jusqu’au ter min. Une fois rendue sur celui-ci, je voulais aller de l’autre côté de la rue Ça ne finissait ja¬mais. J’étais une enfant curieuse et dégourdie

Pourquoi n’avez-vous jamais eu d’enfant?

On dirait que ce n’était pas dans mes cartes. Je ne me suis jamais dit que je n’en aurais pas, mais ç’a été le cas. Par contre, mes trois frères et sœurs ont 10 enfants. J’ai donc beaucoup de neveux et de nièces.

À part la technique Pilates, quels autres moyens utilisez-vous pour mieux vous connaître?

Peaufiner les rôles que je dois jouer m’aide également beaucoup. Parfois, je me dis: “Comment se fait-il que je sente aussi intimement tel ou tel aspect du personnage que j’incarne?” C’est probablement parce que ce trait de caractère précis est la copie conforme d’un trait que j’ai dans la vraie vie. Ça me permet de mieux me connaître et d’identifier qui je suis.

Les relations amoureuses vous aident-elles aussi à le faire?

Elles sont effectivement une belle occasion d’apprendre, de changer et d’évoluer. Rester chez soi ou s’occuper en solitaire, c’est bien beau, mais on ne se trouve confronté à personne II est important d’avoir un parte¬naire qui nous permette de grandir, mais on se trompe parfois et il faut alors recom¬mencer.

Quelle est votre plus grande qualité?

Je vous répondrais que je suis plutôt en train de me débarrasser d’un défaut, soit le perfectionnisme Tout d’abord, la perfection n’existe pas et, en plus, le fait de vou¬loir être impeccable dans tout nous em¬pêche de commettre des erreurs, alors que c’est à travers elles que l’on apprend le plus. Il reste qu’il est important d’être exigeant envers soi-même, car il serait trop faci¬le d’abandonner et de tout lâcher.

Finalement, quelle serait la recette pour bien vieillir, selon vous?

Tout d’abord, il faut réaliser que, dans la vie, certaines choses sont moins importantes qu’elles en ont l’air. Il serait également sou-haitable d’éliminer les “bibites” de notre tête. Je suis moi-même en train de faire le ménage de mon corps et de mon esprit Plus le temps s’écoule, plus les choses m’apparaissent clai¬rement Ne dit-on pas: “Un esprit sain dans un corps sain”? Je crois que la technique Pilates est étroitement liée à cette notion.

Pour plus d’informations sur la technique Joseph Pilates, vous pouvez communiquer avec Ann McMillan, au (514) 735-9506.